Les vins de Gaillac se sont développés dès l’antiquité et ont prospéré au Moyen-Âge. Les guerres de religion, le phylloxéra et deux conflits mondiaux mirent malheureusement à mal un vignoble jusque-là réputé. Aujourd’hui de jeunes viticulteurs passionnés reprennent le flambeau et insufflent le renouveau d’un vignoble à la générosité ancestrale.
La campagne Tarnaise met tous vos sens en éveil
De la gourmandise à la nature vraie, on apprécie les choses simples autour de Gaillac. Pour ne rien manquer de ce que nous offre Dame Nature, les cinq sens en éveil, on flirte avec les panoramas, on valse entre saveurs et senteurs. La vie est douce quand on la voit en vert !
Au fil des saisons, le vignoble de Gaillac dessine de superbes parcelles aux couleurs changeantes, teintées de rouge et d’orangé quand passe l’été, recouverte d’un voile blanc quand vient l’hiver puis d’un vert flamboyant à la belle saison. À chaque période de l’année, les paysages nous en mettent plein la vue et des parfums subtils rappelant la cueillette de champignons dans les bois ou la douce floraison du printemps embaument l’atmosphère.
Dans le Tarn, autour de Gaillac, on n’est jamais à l’abri d’un panorama de haut vol ou d’un “wahou” qui nous échappe. Avec ses villages perchés - Puycelsi, Cordes-sur-Ciel et bien d’autres, ses vallons et ses étendues de forêt, la campagne nous offre ses plus beaux décors à géométrie variable. Les briques rouges contrastent avec les étendues vertes des forêts : entre eux, ciel bleu ou soleil couchant viennent jouer les entremetteurs.
La "petite Toscane", elle se sent et se déguste !
Zoom sur le vignoble de Gaillac : il révèle des passionnés au travail, chouchoutant des vins aux cépages autochtones. Verre à la main et trésor en bouche, on savoure l’instant. À la dégustation, le vin nous rappelle une traversée dans les rangs de vignes au moment des vendanges ou encore des arômes de bois fumé ou de baies.
Lors d’une virée nature, on sort la nappe du coffre et on l’étend au sol pour annoncer un pique-nique gourmand avec vue imprenable sur la campagne. Terrines de volailles et canards ou fromages à tartiner, fruits à croquer ou biscuits à savourer : vous n’aurez aucune difficulté à remplir votre panier de mets locaux. Une parenthèse délicieuse à prolonger volontiers par une douce sieste à l’ombre d’un chêne.
Le vignoble de Gaillac est labellisé "Vignobles & Découvertes" depuis 2010. Une reconnaissance de l'implication et des efforts communs de l'ensemble des acteurs touristiques de notre destination pour vous offrir la meilleure expérience possible chez nous !
Vitis Vinifera
Si le Gaillacois est un vignoble ancien, il y a bien une raison : c’est que la région est propice à la culture de la vigne ! La preuve indéniable est l’existence, dans la forêt de Grésigne, de « Vitis Vinifera » nom latin de la vigne sauvage, une plante qui a existé bien avant l’homme.
Mais voilà, si la vigne existait, les Gaulois buvaient… de la bière. Car la culture de la vigne a été développée grâce à l’apport des Phéniciens, des Phocéens et des Romains. À l’époque romaine le terroir de Gaillac fut parmi les premiers dignes de ce nom avec le Côte-Rôtie et l’Hermitage. La vigne à trouvé ici au bord de la vallée du Tarn, au nord-ouest du département actuel, un terrain idéal : l’influence méditerranéenne, l’humidité océanique et l’apport bénéfique du vent d’Autan. Le site archéologique de Montans révèle la production d’amphores destinées au stockage et au transport du vin, témoignant de leur usage à l’époque gallo-romaine.
Le Moyen-Âge : un rayonnement européen
En 920, l’archidiacre Benebert fit au chanoine d’Albi une donation de vignes sur la commune actuelle de Gaillac. En 951 à Vieux, une colonie de religieux donna à ses vassaux des terres à planter en vigne. Enfin en 972, l’évêque d’Albi donna à l’Abbé de Saint-Michel la ville de Gaillac et des vignobles alentour. L’implication et l’organisation des moines dans le développement du vignoble furent déterminantes, ainsi que la proximité du Tarn, principal outil du rayonnement des vins de Gaillac en Europe.
Même les Anglais durant la guerre de Cent Ans apprécièrent les vins de Gaillac, et Richard III commanda régulièrement une barrique de « mustum et muslum » (moût non fermenté et vin mêlé de miel). Henri III faitsait venir 20 barriques par an. Raymond III et les comtes de Toulouse, les rois de France, de Philippe le Bel jusqu’à Louis XVI, en passant par François Ier, tous plébiscitèrent ces vins ayant grandi et mûri au bord du Tarn.
La marque du coq
Afin de garantir la qualité de leur production, les vins de Gaillac furent les premiers à installer une « charte de qualité » interdisant les coupages, imposant des règles de production strictes dont l’usage de la fiente de pigeons, un excellent engrais à l’époque (ce qui explique l’importance des pigeonniers sur ce territoire).
Ils créèrent ce qui est très probablement la première marque commerciale du monde viticole : « les vins du coq » gravée alors sur les fûts. Cette marque utilisée depuis 1397, fut reconnue en 1501 ; l’INAO (Institut National des Appellations Contrôlées) n’étant quant à lui créé qu’en 1935 ! Le coq devint ainsi l’emblème de la ville, ce qui explique sa présence sur le logo municipal.
Un succès stoppé dans son élan
Ce vignoble d’exception, s’est construit avec des cépages parfois très particuliers, comme le « braucol », le « prunelart » ou le « loin de l’oeil » et une exigence de qualité reconnue. Les guerres de religion donnèrent un coup d’arrêt au dynamisme économique de la région. Le Bordelais profita alors de sa situation géographique privilégiée et du jeu des alliances pour imposer des restrictions dures aux vins de Gaillac, jusqu’à l’Édit de Turgot en 1776. La crise du phylloxéra fut catastrophique pour la région, et les deux guerres mondiales parachevèrent le tableau. La marque du coq fut progressivement abandonnée et la notoriété s’en ressentit.
La nouvelle vague
À la tête de la nouvelle vague de vignerons, le domaine Plageoles, figure incontournable du vignoble avec les Mauzac roses, verts, blancs et noirs, le verdanel, l'ondec et tant d'autres cépages qui ont bien faillit disparaître. C'est l'entêtement de cette famille qui a permis la sauvegarde de ces cépages endémiques et emblématiques de Gaillac.
Mais un domaine ne constitue pas un mouvement. De nouveaux vignerons se sont installés dans les années 80 : des vignes conduites en bio et sans ajout d'intrants à la vinification. Perçus comme de véritables O.V.N.I, ils ont persisté avant dêtre rejoints par une nouvelle vague dans les années 2000, qui s'amplifie jusqu'à aujourd'hui. Ces nouvelles générations de vignerons ont insufflé au fil des années, une nouvelle façon de faire du vin, moins traditionnel et plus proche des cépages et du terroir. Deux associations incarnent cette nouvelle vague : Nature & Progrès et Terres de Gaillac.
Le vignoble de Gaillac est une escale sur l’itinéraire culturel européen « Itervitis, les Chemins de la Vigne ». Certifié par le Conseil de l’Europe, l’itinéraire culturel IterVitis met en évidence le patrimoine viticole comme un symbole culturel identitaire de l’Europe.