Exposition "Sculptures Sigillées"

Avec : BABINET Léna, BURAUD Philippe, DALLOUN, DEFER Maxime, FIROBEN Lauriane, GALLAND Felix, VOISIN Marion, MOLET Miguel. Commissaires : Manon Berthelot, Chloé Courbet.

Ces passionnés de vernis d’argiles récoltées lors de cueillettes interrogent l’art céramique à travers une approche sensible et presque géologique, mêlant savoir-faire traditionnels et rencontres variées pour établir des liens entre la terre et d’autres matériaux.
Une alchimie entre couleur et forme met en avant leur expression personnelle à travers une vaste gamme de sculptures, allant du géométrique à l’architectural, en passant par l’organique et le primitif. Ces vernis de terres sigillées, en tant que supports d’évocation et d’expression artistique, enrichissent la palette céramique avec une multitude de teintes naturelles, douces et polies, pouvant être interprétées de diverses manières et révélant des sensibilités contemporaines.
Léna Babinet, à l’instar d’une naturaliste en quête de poésie et d’histoires intimes, collecte et classe minutieusement des échantillons de teintes, tout en explorant l’histoire héritée à travers des œuvres telles que « Anamnèse », « Tinctura » ou « Présages ».
Les sculptures présentées révèlent une grande technicité dans leurs lignes de tension, créant un rythme visuel à la fois coloré et formel. L’exigence de la plasticité de l’argile se confronte à la connaissance d’autres matériaux, comme le montre Marion Voisin dans « Faille » et ses sculptures ajourées, qui explorent la tension entre l’argile et le métal.
Philippe Buraud, tel un observateur des profondeurs cosmiques, nous invite à voyager à travers l’infini et ses mystères bleutés, illuminés par des couleurs et des minéraux rares.
L’univers organique et arrondi des sculptures de Lauriane Firoben nous offre des nuances paysagées, allant du solaire au lunaire, grâce à des cuissons au bois et des enfumages.
Certaines œuvres interrogent les concepts philosophiques de vide et de plein, ainsi que de contenu et de contenant, tout en questionnant le statut des céramiques contemporaines et leur capacité à évoquer un monde sensible, à la fois onirique et engagé.
Miguel Molet remet en question l’usage et l’architecture à travers sa série de contenants détournés « Cabacera de linea », où la forme du contenant explore des distorsions imaginaires.
Felix Galland, avec ses « Tubes » cylindriques et texturés, nous transporte dans des univers oniriques où se mêlent tension géométrique et douceur de la sigillée.
Dalloun, quant à lui, explore des formes sculpturales rondes et archaïques, inspirées par des influences primitives, à travers ses « Pierres tripodes », dont la texture de la sigillée évoque un épais voile de soie ou un vieux cuir tanné. Maxime Defer dévoile des formes épurées aux mille couleurs, avec des lignes rondes ou tendues, façonnées par le feu de bois et parfois teintées d’un bleu mystérieux.
Tous ces céramistes utilisent des décors vitrifiés et parfois enfumés, agissant comme un miroir révélateur des traces et marques du temps qui passe, ainsi que des mouvements géologiques, des strates et des plis de la vie, que la sigillée onctueuse adoucit grâce à une décantation minutieuse.
Un regard entre tradition et modernité se tisse ainsi, dans le respect des savoir-faire et de notre environnement. Nous invitons l’Archeosite de Montans, spécialiste des « Terres Sigillées » galloromaines, à présenter quelques joyaux de cette époque.