Exposition «Mise au vent», Lucie Laflorentie

"Mise au vent"
L'art de la rencontre #3

Lucie Laflorentie
Née en 1983, vit et travaille à Toulouse.

Le programme de résidence en entreprise « L’art de la rencontre », développé depuis trois ans à
l’initiative de la Ville de Graulhet, en partenariat avec le centre d’art Le Lait et l’association Graulhet le
cuir, permet à des artistes et des designers de découvrir et de travailler le cuir, matériau emblématique
de la ville. L’artiste Lucie Laflorentie a été invitée en 2023 pour des temps de résidence partagés entre
différentes entreprises, entre le 20 mars et le 28 juin 2023.
Durant ses séjours à Graulhet, Lucie Laflorentie a eu l’opportunité d’explorer plusieurs pistes de
recherche, certaines proches de ses créations précédentes, d’autres qui l’ont emmenée vers des
directions inédites. Si les questions de la couleur, du motif, du réemploi et de l’architecture, centrales
dans sa pratique artistique, sont toujours présentes ici, elles sont cette fois appliquées à un nouveau
matériau, une autre histoire, d’autres rencontres et modes de production.
Ce que l’artiste nous donne à voir dans son exposition, c’est un ensemble d’œuvres nourri de ses
échanges avec les entreprises, de ses déambulations dans cette ville à l’architecture si particulière,
mais aussi de son histoire personnelle, de son rapport au travail manuel et à l’artisanat.
Elle a notamment compilé un répertoire de formes caractéristiques de l’architecture des mégisseries, à
la base de plusieurs des œuvres produites. Ce faisant, elle propose de jeter un regard neuf sur ces
bâtiments chargés d’histoire, omniprésents à Graulhet. En en révélant certains détails, en jouant des
formes récurrentes dans ces constructions et en les déplaçant au sein de l’espace d’exposition, que ce
soit par la photographie, la sculpture ou l’installation, Lucie Laflorentie décale notre regard et nous offre
un nouveau point de vue sur notre environnement proche.
L’ensemble des œuvres exposées ici permet par ailleurs de saisir le rapport affectueux entretenu par
l’artiste à cette matière première si particulière qu’est le cuir. La volonté de Lucie Laflorentie, à travers
ces productions, est aussi de rendre hommage aux animaux à l’origine du matériau, de les « incarner » à
travers ses œuvres.
Comme lors de ses précédentes résidences, l’artiste s’est nourrie des échanges avec les différentes
entreprises et personnes rencontrées, et a bénéficié d’une transmission de savoir-faire pour
s’approprier les gestes et techniques propre à cette matière singulière. Elle a mené, comme elle le dit
elle-même, un « travail collectif », avec La Fabrique, Bandit Manchot, les ateliers Fourès ou l’imprimerie
Escourbiac. En effet, les outils mis à sa disposition lui ont permis de travailler le cuir, d’éprouver sa
plasticité, sa résistance, d’expérimenter des associations de matériaux, etc. Autant de pistes, ouvertes
ces dernières années lors de projets au Maroc ou aux États-Unis notamment, qu’elle peut ici tester à
une autre échelle, avec de plus grand formats et de nouveaux motifs.

La «mise au vent» est l’étape qui consiste à suspendre les peaux dans des greniers dédiés, afin
de les étirer et de corriger les défauts dus aux plis, avant la phase de séchage.

(Texte du Centre d'art Le Lait)

Coordination et médiation
Ville de Graulhet
Service culture et patrimoine

Direction artistique
Antoine Marchand