Sébastien Barrère redonne vie au couvent de Giroussens, grâce aux ateliers d’artistes et chambres d’hôtes qu’il a aménagé. Dans le jardin verdoyant de ce lieu synonyme de plénitude et de sérénité, le céramiste nous raconte l’art de vivre qu’il y cultive.
Bien plus qu’une histoire de poterie
C’est dans cet ancien couvent, un cadre inspirant, que Sébastien laisse parler sa créativité et sa passion pour la céramique, entouré de deux autres artistes, Aster Cassel et Chloé Courbet. Devenu un lieu d’accueil pour les visiteurs souhaitant se reconnecter à l’artisanat et la nature, le céramiste propose des ateliers pour découvrir le travail du grès mais aussi de la porcelaine.
"Ici, nous vivons en symbiose, on fonctionne comme une petite communauté avec un objectif commun : faire vivre ce lieu. Il y a un cloître, une boutique, des ateliers et des chambres d’hôtes installées dans la maison que j’ai rénové à mon arrivée."
Quand le passé et l’artisanat s’entremêlent
Les murs du couvent de Giroussens racontent une drôle d’histoire depuis sa création et détiennent un passé riche d’inspiration pour ces artisans. Il fut construit au XIXème par un père pour sa fille. Avant de mourir, ce dernier eut des remords d’avoir voulu la marier de force et voulut ramener sa fille à la maison. Plus tard, des artisans y ont développé la gravure sur verre, comme on peut le voir à travers quelques vitraux encore présents sur la bâtisse. Enfin dans les années 80, c’est devenu une marbrerie, on retrouve quelques outils qui en témoignent.
À Giroussens, il y a eu énormément de potiers jusqu’au 19ème siècle. Ils travaillaient la faïence, une terre qui cuit à 1000 degrés et que l’on retrouve autour du bassin méditerranéen avec les poteries grecques ou marocaines. Une très belle collection se trouve au musée de Rabastens.
À quelques créations près…
Avant de devenir céramiste, Sébastien était graphiste et s’est reconverti pour ce métier d’art : “Je voulais retourner à une matière noble, à l’un des premiers métiers du monde : potier. J’ai réalisé un stage de découverte mettant en lien les apprentis et les artisans d’art. J’ai découvert la ferronnerie d’art, la tapisserie d’ameublement, la sculpture sur bois mais j’ai préféré la terre. Entre formes et couleurs, on peut faire tellement de choses. C’est sans fin et très libre comme matériau. Ancestral, ancré, c’est l’expression d’un instinct primaire de toucher la terre et de la remodeler.”
Aujourd’hui, l’artisan crée un univers parallèle d’étranges créatures, évoquant une nature fantasmée peuplée d’êtres énigmatiques et travaille sur les formes organiques en créant de jolis vases.
Un échange de bons procédés avec Dame Nature
Je suis originaire des Landes, j’ai vécu 25 ans à Toulouse, je connaissais bien le village de Giroussens car, enfant, j’allais très souvent au Jardin des Martels en prenant le petit train. J’aimais beaucoup m'arrêter sur le point de vue, c’est un endroit plein de charme avec le petit café, le restaurant de L’Échauguette. Un lieu où l’on a envie de se poser.
Envie de mettre la main à la pâte ? Il paraît que la poterie permet de faire abstraction de tout ce qu’il y a autour et de se recentrer sur l’essentiel. Aux Ateliers du Couvent des stages à la journée ou des cours de deux heures de poterie sont possibles aux côtés des artisans, céramistes, toujours heureux de partager leur passion et technique. Sébastien donne des cours à ceux qui souhaitent apprendre à manier le grès. “La poterie demande beaucoup de patience et de temps. Chaque étape demande d’être minutieux pour un beau résultat.”